La Force Navale
1945 - 1970
                        
                        Historique
L'insigne de l'époque des pionniers
NON MULTA SED MULTUM
"Considérant qu’il existe, sous la dénomination de Section belge de la Royal Navy, un corps naval belge dont les officiers et marins accomplissent des services militaires ; Que l’intérêt de la Nation exige que ce corps soit doté d’un statut national…"
Ainsi débute l’arrêté du Régent du 30 mars 1946 qui institua la Force Navale à la date du 1er février 1946 et qui lui donna l’existence légale qu’à l’opposé de la brigade Piron, elle n’avait pas au retour d’Angleterre. 
Notre propos est de survoler les 25 années qui nous séparent de cet événement afin de voir comment s’est édifiée cette Marine et ce qui s’y est accompli dans l’intérêt de la Nation. 
Et tout d’abord, qu’y a-t-il au départ sous ce nom de Section Belge de la Royal Navy, en cette fin 1945 ? Née du temps de guerre, la RNSB dépend opérationnellement de l’Amirauté britannique ; administrativement, elle est rattachée à la Régie de la Marine (Gouvernement de Londres) ; elle est soutenue financièrement par le « Mutual Aid » ; ses navires et ses équipements en proviennent, mais cet accord vient à terme le 8 novembre 1945. 
Son effectif (6 juillet 1945) est de : 
+ 77 officiers : 
++ 3 à l’état-major du Flag Officer Belgium à Bruxelles. 
++ 50 dans les ports d’Ostende, d’Anvers et de Gand. 
++ 16 à bord des dragueurs de mines belges. 
++ 2 en Angleterre. 
++ 2 en Allemagne. 
+ 378 sous-officiers recrutés avant octobre 1944 : 
++ 219 dans les différents services des ports d’Anvers et Gand. 
++ 136 à bord des dragueurs. 
++ 23 en Angleterre. 
1000 recrues engagées entre décembre 1944 et juin 1945 à l’entraînement en Angleterre. 
175 chauffeurs, dont 116 sur le Continent. 
Total : 1600 
Ses navires : 
— Une malle Ostende-Dover, la « PRINCESSE MARIE-JOSÉ », plus connue sous le nom de PMJ qui sert de dépôt à Ostende. 
— 2 avisos garde-pêche : l’ARTEVELDE et LE BREYDEL récupérés à la Kriegsmarine. 
— 1 baliseur britannique HMS BARCOCK. 
— 9 dragueurs de mines de la 118e Flottille : Ie HMS 1020, et les HMS 182 — 183 — 187 — 188 — 189 — 191 — 193 —226. 
— 2 bâtiments de servitude : MFV 182 et 193. 
— 2 canots de rade de pilotage venant de l’Administration de la Marine. 
Cela c’est le point de départ. 
Cet ensemble qui, légalement, n’est pas la marine belge n’a pas cessé un instant d’être en pleine activité. Poursuivant son travail sans relâche dans nos ports ou sur le littoral pour les dégager au plus vite des mines et des obstacles les plus incroyables accumulés là par les Allemands lors de la construction de leur « Mur de l’Atlantique » et lors de leur retraite en 1944, elle a déjà à son actif 70 mines détruites dans l’Escaut et près de 650 sur la côte.
1946 :
Sous les ordres du Lt-Cdr RNR Petitjean, qui a les fonctions de Commander MS Belgium, les dragueurs de la 118e escadrille draguent les approches des ports et les routes qui y mènent. 
À Anvers, fonctionne, sous la direction du Lt. RNR L. Lurquin, le service de démagnétisation des navires marchands. 
En août 1946, le ministère de la Défense nationale met la caserne générale Mahieu à la disposition de la Force Navale. 
Reste sur le quai « Istamboul » la direction des dragueurs de mines : la Division Navale Côtière. 
La Hollande accepte de former nos plongeurs-démineurs et les équipes de destruction des épaves. 
Le « BARCOCK » refait le balisage des routes qui mènent à nos ports. 
À Zeebrugge, le Port-Party, sous les ordres du Lt. Pesch, dégage les accès, les passes et les quais ; mine par mine, mètre par mètre, on gagne du terrain. 
Le 13 septembre, le Prince Régent remet un étendard à la Force Navale : le Commodore G. Timmermans le reçoit de ses mains. 
1947 :
Les dragueurs MMS, jour après jour, ouvrent des passes et les élargissent dans toute la zone de responsabilité belge. 
À Zeebrugge, le « Port-Party » continue son travail de neutralisation des mines. 
Sur les plages, le Lt Pesch et son équipe continuent le nettoyage. Leur secteur va de la laisse de marée basse à la ligne du tram ; au-delà opèrent les démineurs de l’armée du Capitaine Bastin. 
Un nouveau service, le « Katy Mine Party », commence l’enlèvement des mines anti-débarquement mouillées en eaux peu profondes le long de la côte. 
À titre de réparation de guerre, la F.N. s’enrichit d’une unité, le « BOOTSMAN JONSEN », et l’affecte au Service de Destruction des Épaves. 
Le 2 avril, l’Amérique cède à la Belgique, une frégate qui sera appelée « Lt de Vaisseau VICTOR BILLET » en hommage à l’un des courageux fondateurs de la Section Belge qui périt au débarquement de Dieppe. 
Cette frégate va servir de navire-école, et de navire-météo. Affectée à la Station K dans l’Atlantique, elle est relevée toutes les 3 semaines par le Hr M. SIRIUS de la Marine Royale Néerlandaise. 
En juillet : création du Corps de Musique de la Force Navale ; il est placé sous la direction du Lt Gasia. 
1948 :
Le 17 mars est signé l’important Traité de Bruxelles. 
À la Force Navale, le « BREYDEL » (ex. « ZINNIA ») est retapé et assure la garde-pêche. 
Le dragueur MMS 1020 est affecté à la surveillance hydrographique ; 
les autres dragueurs draguent et le « BARCOCK » balise les passes. 
Le service de destruction des épaves sur le « BOOTSMAN JONSEN » fait sauter les épaves de l’« ELEPHTERIA » et du « FOSCOLO », deux des 47 épaves que comptait la côte belge. 
À Zeebrugge, de place en place, des charges de fond détruisent les mines enfouies dans la vase et le sable du chenal qu’on rouvre. 
Le service de destruction des mines anti-débarquement progresse le long des côtes depuis La Panne ; il est doté, au cours de l’été, de 2 petits remorqueurs en bols, les MTL 546 et 551 qui ont été achetés à l’OMA.
1949 :
1er mars 1949 : la Force Navale passe à la Défense Nationale. 
Le 4 avril, la Belgique signe le pacte militaire de défense et d’assistance mutuelle — l’OTAN est né. 
Le 15 juillet, sont passés avec l’OTAN les premiers accords et engagements. 
Le 30 juin se termine le Service de Destruction des Épaves ; le « BOOTSMAN JONSEN » est désarmé et déclassé. 
Le balisage est maintenant repris par l’Administration de la Marine ; le « BARCOCK » est rendu à l’Amirauté britannique en septembre. 
Sur les plages, le nettoyage est terminé ; toutes les stations balnéaires sont ouvertes ; les mines anti-débarquement KMA sont détruites (711). 
Un accord est conclu avec l’Amirauté britannique et 6 dragueurs escorteurs sont vendus à la Belgique ; ils sont de la fameuse classe des Algérines qui servirent au cours de la guerre comme dragueurs océaniques et chasseurs de sous-marins. 
Le 29 octobre le premier de ceux-ci arrivera à Ostende : c’est le « GERLACHE ». 
1950 :
Déclenchement de la guerre de Corée. 
Le service militaire est porté à 24 mois. 
La F.N. s’installe à Sainte Croix-les-Bruges et y aménage un Centre de Formation navale ; son premier commandant en sera le CPF Van Waesberghe. 
Les Marines françaises et néerlandaises cèdent du personnel instructeur. C’est ainsi que le Maître-Principal Vitel est prêté par la MNF à l’École Nautique. 
Le deuxième Algérine arrive : le « LECOINTE ». 
Le vieil aviso garde-pêche « BREYDEL » a 35 ans : il est déclassé. 
Le M947, ex. 1020, assure la garde-pêche côtière. 
Le « BILLET » cesse ses missions météorologiques et assure la garde-pêche en mer du Nord et l’écolage. 
Le « KAMINA » est aménagé en transport de troupes et part pour la Corée, le 18 décembre. Il est commandé par le Cdt Ceulemans. Le Commodore Robins, chef d’État-Major général, y bat sa marque jusqu’en Égypte. — Le navire transporte le bataillon de volontaires belges pour la Corée : 700 hommes. 
Le budget de la Force Navale est fixé à 5 % de celui de la Défense Nationale. 
Les navires de la Force Navale battent désormais le pavillon blanc à la croix de Saint-André tricolore. 
Les MMS draguent. 
1951 :
Le Dépôt de Réserve de Zeebrugge est créé ainsi que le Commandement maritime d’Anvers installé au fort de Liefkenshoek. 
21 mai : le « VAN HAVERBEKE », 3e Algérine, rejoint Ostende. Il sera suivi, le 9 août, par le La flotte belge va pouvoir participer à une manœuvre de l’OTAN : elle y dépêche le « GERLACHE » et le « LECOINTE » et 4 MMS qui ont pris la numérotation de l’OTAN : M941, 942, 943, 944. C’est la manœuvre VELOX. 
Autre naissance, au Centre de Formation Navale de St Croix : la revue de la Force Navale « Neptunus » voit le jour. Son premier directeur : LDV Van Schoonbeek. Son abonnement coûtait 36 francs. 
1952 :
Adrien de Gerlache, Explorateur de l’Antarctique.
Le Centre de Formation Navale est achevé : il a, au port de Bruges, une annexe, une base, où l’École Nautique est installée. 
La F.N. acquiert un remorqueur de haute mer, le « VALCKE » qui est destiné à faire du service au Congo. Ouverture de la base de Kitona dans le Bas-Congo. 
Après le choc causé par la découverte en Corée de mines magnétiques russes d’une sensibilité inégalée, les USA se mettent à construire de nouveaux dragueurs de mines ; leur aide à leurs alliés s’accentue. Le MDAP va faire sentir ses effets : la F.N. s’y prépare, car elle va pouvoir acquérir ces nouveaux dragueurs. 
En Belgique le service militaire est ramené à 21 mois. 
1953 :
Naissance de la flottille du Rhin : 6 vedettes sont livrées de 15 jours en 15 jours (« MEUSE » — « SCHELDE » — « SAMBRE » — « LEIE » — « IJZER » — « SEMOIS »]. 
Création de la base navale de Banane et du Commandement Maritime du Bas-Congo. Le « VALCKE » y est envoyé. Le « KAMINA » y fait son premier voyage : il y transporte, le 15 avril, le premier détachement Commando qui y part en reconnaissance : 44 hommes et 4 jeeps. 
Nouvelles acquisitions : Les Algerines « DEMOOR » et « DEBROUWER ». Les remorqueurs portuaires à hélice centrale, « HOMMEL » et « WESP ». Un canot, le ZM3. 7 dragueurs américains, type AMS classe 60 : M910—M911—M912—M913—M914—M915—M916. 
La frégate « Lt V. BILLET » a 7 croisières à son actif, dont une aux USA, une autre en Grèce et en Turquie, à laquelle prit part le Prince Albert. 
La Force Navale assure maintenant 6 à 7 campagnes de garde-pêche par an : ce sont ses Algerines qui en sont chargés. 
En février, une tempête ravage la côte belge. La Force Navale tout entière se met au service du pays et bouche les brèches, sauve les sinistrés des régions inondées, sert des repas, héberge des gens, sort des caves des maisons inondées, les alluvions qui s’y sont déposées et désinfecte des quartiers entiers. 
1954 :
L’aviso garde-pêche « ARTEVELDE » passé à la démolition. 
Le « KAMINA », après avoir fait 2 voyages au Congo et un aux USA, part le 17 novembre, pour son deuxième voyage de Corée afin de rapatrier le corps expéditionnaire belge. 
La Force Navale acquiert encore un canot, le ZM4, et 4 grosses chaloupes B2 pour l’École Nautique. 
La flottille du Rhin s’installe à Niehl, près de Cologne, où, chaque année, 11 000 navires jettent l’ancre. 
Elle reçoit encore 4 vedettes et un dock flottant. La base est située sur une langue de terre entre le port et le Rhin et comprend : salles d’opération, de radio-transmission, administration, logis avec douches, salles TV, piscine, garage. Dans la cour du pavillon est planté le mat typique à corne, cher aux marins. La base assure le support complet et indépendant de la flottille. 
À Ostende, le Hangar 5, dépôt provisoire des approvisionnements, a vécu. Le Groupement Logistique est créé ; il doit assurer la réparation, la maintenance et l’approvisionnement des navires. 
Les dragueurs MSC commencent une période de manœuvres et d’entraînement. 
Le service de déminage enlève dans le port d’Ostende une épave contenant 60 T de munitions. 
1955 :
S.M. le Roi fait un voyage triomphal au Congo. 
Le Kamina rentre en février de son 2e voyage de Corée ; il effectuera encore 3 voyages au Congo. Le « DE BROUWER », Cdt CPC Geluyckens, y part également pour y entreprendre un programme d’études océanographiques dans l’embouchure du fleuve en collaboration avec le ministère des Colonies et le ministère de l’Instruction publique : Observations Météo, océanographie, récolte zoologique, mesure des courants. Cette campagne rapporte une riche moisson d’enseignements et quelques spécimens zoologiques inconnus. 
Le « VAN HAVERBEKE » assure la garde-pêche en mer du Nord. 
Le premier dragueur océanique livré par l’Amérique arrive à Ostende : c’est l’« ARTEVELDE » [II]. 
Les chantiers belges sortent pour la Force Navale 8 dragueurs côtiers, construits sur plans américains. 
À Bruxelles, on célèbre le 400e anniversaire du percement du canal de Willebroeck. Devant SAR le Prince Albert, une revue navale composée de navires belges et alliés est le clou de la cérémonie. — En tête viennent les vedettes de la flottille du Rhin, 5 dragueurs MSC, 2 P.C. néerlandais, 2 Algérines et 1 sous-marin UK, une frégate danoise, 1 frégate française et 2 vedettes de la flottille US du Rhin. 
Enfin, les MMS ont vécu leur vie, lis sont rendus à l’Amirauté anglaise. 
1956 :
En mer du Nord, le « DUFOUR », Cdt 1LV Jonckheere, effectue 8 campagnes de garde-pêche. 
Le « KAMINA » [Cdt Lurquin] embarque les équipages des MSO « TRUFFAUT » et « BOVESSE » et les mène aux USA où ils réceptionneront leurs navires. Il poursuit de là une croisière officielle de représentation et touche Cuba, puis Rio de Janeiro, où il fait de la propagande pour l’Expo internationale de Bruxelles de 1958. 
Le 15 février, la F.N. s’enrichit d’un nouvel MSO qui portera le nom de « BREYDEL » [II] puis d’un navire océanographique l’« EUPEN » qui sera chargé d’études dans le domaine de la lutte contre les mines. 
On pose la première pierre à Ostende de l’École de la Guerre de Mines où devra être instruit tout le personnel de la Force Navale et où se formeront ses chercheurs à l’« Université de la Force Navale », comme disait le Commodore Robins). 
L’Algérine « DE GERLACHE » participe pour la première fois à une manœuvre en fonction de bâtiment de soutien logistique d’une force de dragage, expérience qui portera ses fruits. Le navire est placé sous le commandement du CPF(rés) Larose ; la manœuvre s’appelle « Cut Loose », le groupe de dragage est formé de la 5e et de la 6e division de dragueurs côtiers sous le commandement du CPC de Schutter. 
Au Congo, poursuite des sondages sur le banc de Banane au profit du département de l’agriculture du ministère des Colonies dans le but de préciser la position des bancs de poissons et d’expliquer certaines anomalies de capture. 
Le « LECOINTE » passe la Noël et le Nouvel An au Congo. Le « KAMINA » y effectuera 3 voyages, assurant la relève du régiment Commando. 
Des manœuvres combinées avec la Marine portugaise se préparent. 
1957 :
La frégate « Lt. V. VICTOR BILLET » devient stationnaire-école au port de Bruges pour la section nautique de Sainte-Croix. 
Le « VAN HAVERBEKE » assure la garde-pêche en mer du Nord et effectue 7 campagnes. 
6 MSC participent aux manœuvres « Stern Chase » de l’OTAN. 
Le « TRUFFAUT » rentre des USA, suivi du « BOVESSE ». 
L’Algérine « DUFOUR » part pour le Congo où il sera affecté comme stationnaire et prendra le nom de « N’ZADI ». 
Des chantiers belges à Anvers sort le « HERSTAL », premier dragueur de conception belge ; il est le premier d’une série de 16 dragueurs d’estuaire, commandés à l’industrie navale belge sous contrat off-shore. 
Sur le Rhin à Niehl, construction d’une école de plongeurs. 
Année géophysique internationale, 1957 voit une expédition belge se préparer à hiverner au pôle Sud ; la Force Navale y participe. 
Un Thunderstreak de la Force Aerienne est porté disparu en mer deux dragueurs partent a sa recherche. 
En sport, a l’aviron, la F N. se fait un nom : son équipe de 4, avec barreur, remporte Ie championnat militaire. 
Le « KAMINA » qui fait 3 voyages au Congo transporte aussi les scouts belges qui participent en Angleterre au Jamboree Scout de GUTTON. Les officiers de réserve de la Force Navale tiennent leur premier congrès. 
1958 :
Le dépôt de Réserve de Nieuport est créé : locaux, bassins, slipway, tout y est prévu pour recevoir les MSC qui seront mis en cocon. 
L’École de la guerre de mines est achevée. 
Le « VAN HAVERBEKE », comme le « GERLACHE » en 56, fait la manœuvre Slipshape comme navire de commandement et de soutien logistique d’un groupe de 5 MSC. Le Commandant de groupe est le commandant de la DNC, le CPC Vervynck. 
Au Congo, le « DEMOOR » effectue I'étude océanographique de la fosse de Maieba. 
13 dragueurs construits en Belgique (de la classe MSI) sortent un à un du chantier de Kruibeke.
Le 11 mars, SAR le Prince Albert fait à l’occasion de sa prestation de serment au Sénat un important discours sur la Marine et les affaires maritimes de la Belgique. 
Le 5 mars, en présence du ministre de la Défense Nationale, Mr Spinoy, et du Commodore Robins, 26 villes de Belgique adoptent officiellement chacune un navire de la Force Navale. 
À Bruxelles, à l’occasion de l’exposition universelle qui s’y déroule, une revue navale a lieu au port ; le Prince Albert inspecte les navires. 
Les dragueurs attaquent la dernière zone minée du secteur belge, le Nemedri 7. 
La frégate « BILLET » est déclassée et passée aux Domaines. 
Après une visite à la Belgique et à la Force Navale, l’Amiral Burke, commandant les flottes opérationnelles des USA, déclare devant la Chambre des représentants américains : « À présent pour le dragage des mines, la Marine belge est une des meilleures du monde et nous lui envoyons des représentants pour se documenter sur certains problèmes ». 
1959 :
Le programme de construction des 16 dragueurs inshore est terminé par la livraison de l’« ANDENNE » et du « OUDENAERDE » (25 avril]. Le Commodore Robins déclara à cette occasion : « L’outil qui a été construit en Belgique peut rivaliser efficacement avec tous les autres dragueurs de sa classe construits au sein des marines de l’OTAN. La Force Navale et l’industrie nationale peuvent être légitimement fières de ce succès. 
La F.N. acquiert encore deux Algérines d’origine canadienne, le « LECOINTE » (II) et le « DUFOUR » (II). Elles sont commissionnées, l’une à Sidney par le CPC Geluyckens, l’autre a Esquimalt par le 1LV Poullet. 
Un remorqueur-bateau-pompe est construit à Lisse aux Pays-Bas pour la F.N. 
À Ostende, on assiste à des essais d’hélicoptère de marine. La F.N. étudia le problème du dragage par hélicoptère et du ravitaillement de ses unités par voie des airs. 
La DNC fait place au CEDRA, Centre de Dragage, corps qui administre et prépare les dragueurs au service actif. 
Une escadre forte de 8 navires part pour le Congo en grande cérémonie en présence du MDN, Mr Gilson, le 17 août ; ce sont les « KAMINA », « DEBROUWER », « BREYDEL », « ARTEVELDE », « BOVESSE », le MSO « VALOR » de l’US Navy, le « ROCHEFORT » et le remorqueur « INGA ». Le « GERLACHE » s’y trouve déjà en expédition scientifique pour le compte de l’institut Royal des Sciences Naturelles. À Banane, l’école professionnelle est inaugurée ; elle forme les Congolais, en 4 ans, au métier de motoriste 500 CV ; elle ouvrira bientôt une section électricité, puis une section pont. Le CPF Depoorter est le Commandant Maritime du Bas-Congo ; sa base prend de plus en plus d’importance. Aux fastes du 6 juin, 3 pelotons prennent part au défilé. Ce jour-là, la population civile est invitée et participe aux festivités ; les Noirs rivalisent d’adresse avec les marins dans de nombreuses compétitions sportives. 
En Belgique, la F.N. est championne de Belgique en 8 barre et se classe première en 4 barre senior, en skiff, en double skull. 
1960 :
La flotte au Congo se compose des « KAMINA », « DE BROUWER », « DEMOOR », « DUFOUR », « LECOINTE », et de 4 vedettes et est placée sous le commandement du CPV Petitjean. Pendant les événements qui ont suivi l’indépendance, les unités patrouillent le bas-fleuve du 27 juin au 6 août et elles embarqueront de nombreux réfugiés. Le Commandement Maritime du Bas-Congo est supprimé. 
Fin également de la flottille du Rhin et rapatriement des hommes et du matériel. 
Inauguration officielle de I'École de la Guerre de Mines à Ostende en présence du Prince Albert, du MDN Mr Gilson et de I'Amiral Burke, CNO de l’US Navy. 
1961 :
L’École de la Guerre de Mines. 
Création de l’escadrille des hélicoptères (Flight Heli) basée à Coxyde : 10 appareils, dont 2 sont à la F.N. Ils assurent une veille constante de sauvetage maritime. 
Création du dépôt de réserve de Kallo (juin 1961) et occupation du fort de Sainte-Marie. 
Mise en service du navire océanographique « EUPEN » qui fait, au profit du sous-comité océanographique de l’OTAN, la campagne de recherche Gibraltar I. 
On réceptionne un bateau-pompe pour Kallo, le « KREKEL ». 
Fermeture de la base de Kitona. 
Le « KAMINA » est transformé en navire de soutien logistique et en navire-école. 
La Force Navale prête 2 vedettes au Corps des Cadets de Marine. 
1962 :
Le « ZENOBE GRAMME », voilier océanographique, rejoint le groupe de recherche ; il est capable de mener à bien des études complètes d’océanographie générale ; avec l’« EUPEN », les campagnes continuent : cette fois c’est Alboran I. 
Le « KAMINA » entreprend sa première croisière-école vers les Canaries : il y a a bord 206 élèves et instructeurs, dont 47 stagiaires congolais. Il participe aux manœuvres OTAN « Cherdragon » à Cherbourg, où il soutient 9 dragueurs de mines pendant 15 jours. 
1963 :
Un A.R. du 3 décembre change la structure générale de la F.N. 
Création du Groupement Opérationnel. 
La F.N. aide la Marine Marchande à former les élèves officiers du pont et de la machine de l’École Supérieure de Navigation d’Anvers par l’organisation d’un stage de 3 mois à l’école nautique de Nieuport et par l’embarquement d’instructeurs à bord des navires-écoles. 
Le « LECOINTE » est garde-pêche. 
Le « MECHELEN » est en refonte ; il est transformé en navire océanographique et remplacera l’« EUPEN » qui arrive a sa limite d’âge. 
Participation F.N. à l’expédltlon Antarctique belge. 
Le service de déminage de la F.N. enlève encore le long du littoral quelque 22 000 kg d’explosifs de toutes sortes. 
Le « Kamina » croise en Amérique du Sud, en mer du Nord, en Méditerranée et en Afrique, et participe à plusieurs manœuvres interalliées. 
9 dragueurs prennent part aux Manœuvres Skuber Mor, Mid Summer Dream et Sea Rake en Méditerranée et à Heligoland. 
La F.N. est toujours championne de Belgique à l’aviron. 
1964 :
Réorganisation de l’Etat-Major General. 
Le « MECHELEN A962 » entre en service et remplace l’« EUPEN » dans une campagne de recherche dans l’Atlantique en ichtyologie, botanique, en biologie, hydrologie et courantographie. 
Le Flight Hélicoptère participe à une opération de dragage, combinée entre hélicoptères et dragueurs à La Spezia en Italie. 
Le « DEMOOR » assure la garde-pêche. 
Le « KAMINA » fait une croisière aux Antilles, et une en Méditerranée orientale ; il transporte en Écosse le bataillon Commando et participe à diverses manœuvres OTAN avec les dragueurs. 
Les MSO s’entraînent à la chasse aux mines ; ils ont leurs plongeurs autonomes à bord. 
Les dragueurs participent aux manœuvres OTAN, TIP-TOP (9 navires belges), TEAM WORK (10) et MED SWEEPEX et a l’exercice franco-belge BLIZARD. 
Un requin-pèlerin blessé s’échoue sur le banc de carénage du Dépôt de Réserve de Nieuport. 
Les démineurs enlèvent cette année 27 000 kg d’engins explosifs divers. 
1965 :
La flotte en service actif compte le « KAMINA », le « LECOINTE », 3 MSO, 7 MSC, 2 MSI, le « MECHELEN » et le « ZENOBE GRAMME » 
Un nouveau navire-garde-pêche est mis en chantier en Belgique. 
Le « LECOINTE » fait 7 campagnes de garde-pêche. 
Le « MECHELEN » participe à la campagne Alboran II. 
Deux Algérines sont retirées de service : le « DE BROUWER » et le « DUFOUR ». 
À la base de réserve de Zeebrugge qui compte 54 marins, 5 de ces dragueurs-escorteurs sont en réserve. 
L’« EUPEN » est déclassé. 
L’École de la Guerre des Mines fonctionne dorénavant à la fois pour la Force Navale et pour la Marine des Pays-Bas, qui a apporté une aide en instructeurs et en matériel. 2 650 élèves, officiers et marins y passent annuellement et 14 escadrilles étrangères viennent s’y entraîner chaque année. 
Le Centre de Formation Navale à Sainte-Croix devient Groupement Instruction et Entraînement. 
Le « KAMINA » effectue une croisière en Méditerranée, puis une croisière en Afrique où il transportera des vivres à destination des populations éprouvées au Congo et a Madagascar. Il participe ensuite à plusieurs manœuvres avec les dragueurs et immerge dans les grands fonds de l’océan des engins explosifs dangereux provenant des dépôts belges et qu’il n’est pas possible de détruire sur place. 
Les dragueurs participant à deux exercices OTAN en mer du Nord et en Méditerranée. 
La vedette « SEMOIS » est affectée au groupe des plongeurs démineurs de la côte ; celui-ci a enlevé et détruit 20 000 kg d’engins explosifs au cours de l’année. On estime que le total des mines marines détruites par la Force Navale à ce jour s’élève à 1 894. 
1966 :
Le nouveau garde-pêche, la « GODETIA », construit aux chantiers Boel a Tamise entre en service.
La F.N. acquiert encore deux dragueurs MSO en échangeant avec la Norvège trois MSC, Ie « ROESELARE », l’« ARLON » et le « BASTOGNE ». Les deux MSO porteront la force des dragueurs chasseurs de ce type à 7 ; ils s’appelleront « DUFOUR » (III) et « DE BROUWER » (II).
Le « MECHELEN » fait une campagne de 3 mois en Grèce et une d’un mois en mer du Nord ; le « ZENOBE GRAMME » fait campagne en Méditerranée où il participe aux recherches effectuées par le Centre belge de recherches sous-marines et océanographiques. 
Le « SPA » transporte en Sardaigne du matériel pour le compte de l’Institut d’astrophysique de l’université de Liège. 
Les MSO retrouvent l’épave d’un pêcheur hollandais au large de Terschelling. 
Le « KAMINA » fait une croisière-école au golfe du Mexique, participe à plusieurs manœuvres OTAN au cours desquelles il transporte un bataillon Royal Marines britanniques, et effectue 6 voyages d’immersion d’engins explosifs. 
Les dragueurs participent aux manœuvres Wooden Walls, Wooden Wagon, Ransex. 
1330 Belges et 1400 étrangers fréquentent Eguermin. 
À CEDRA, la dernière baraque en bois fait place à un bloc moderne qui abritera des 1967 le caisson de décompression du nouveau centre d’oxygénothérapie hyperbare de la Force Navale. 
La Belgique a reçu cette année la visite de 94 navires de guerre étrangers. 
La vedette « LIBERATION » est affectée au service de l’Information de la Force Navale et effectue plusieurs croisières-expositions parcourant les fleuves et canaux de Belgique. 
1967 :
Le « KAMINA » fait une croisière d’écolage et représente la Belgique à l’Exposition Universelle de Montréal, puis une croisière en Irlande du Nord. Il effectue 4 immersions de munitions, participe à une manœuvre OTAN et transporte le bataillon Commando en Écosse. Il est désarmé en septembre après avoir montré le pavillon belge dans 71 ports de 48 pays différents, avoir parcouru plus de 400 000 miles, transporté des milliers de Commandos et instruit des centaines de marins d’active et de réserve. 
Le « ZINNIA » sort des chantiers Hoboken à Anvers. Il est équipé en navire de commandement et de soutien logistique d’un groupe de dragage. 
Le « DEMOOR » est envoyé en Australie participer à une campagne de recherche océanographique au profit des universités belges, sur la Grande Barrière de corail. 
Les futurs officiers de la Force Navale, à partir de cette année, ne seront plus formés dans les Marines étrangères, mais a l’École Royale Militaire pendant une durée de 4 ans entrecoupée de stages a la mer et suivie d’un passage a l’École d’application de la Force Navale et d’un embarquement sur un navire-école étranger. 
Pour mieux entraîner la réserve, un dragueur-côtier est affecté exclusivement à son instruction, qui a lieu en WE et pendant les vacances. 
La F.N. adopte pour les officiers et sous-officiers une tenue de travail et de bord en toile grise. 
1968 :
23 navires sont en service actif. 
La « GODETIA » effectue une croisière au Mexique, représente la Belgique aux Jeux Olympiques d’AcapuIco et transporte les yachts des concurrents belges. 
Le « ZINNIA » en service fait escale au Maroc à l’occasion de la visite officielle de SM le Roi. 
Le « ZENOBE GRAMME » fait 4 croisières-écoles au profit des élèves officiers de marine de l’École Royale Militaire. 
Le « DEMOOR » rentre d’Australie après une absence de 9 mois. 
Le « MECHELEN » fait campagne en Turquie et sur la côte Ibérique. 
Les dragueurs participent à 4 manœuvres OTAN. 
6 campagnes de garde-pêche sont effectuées par le « ZINNIA » et la « GODETIA ». 
Au Nord de la Hollande, le « ZINNIA » et un groupe de dragueurs belges, français, néerlandais, anglais et allemands, sous son commandement, élargissent une route de navigation maritime passant au travers des zones minées de la 2e guerre mondiale. C’est l’opération New Broom. 
La Force Navale effectue 12 patrouilles antipollution dans son secteur de la mer du Nord et neutralise 18 700 kg d’engins explosifs et 10 mines marines. 
Les hélicoptères effectuent 30 missions de sauvetage ; les dragueurs de garde font 6 sorties de sauvetage. 
Sur l’Escaut, les vedettes aident à régler le trafic lors de la construction du tunnel sous le fleuve. 
Le dragueur « VEURNE » subit une refonte qui a pour but de le transformer en chasseur de mines.
La « GODETIA » est en reconversion pour être aménagé en bâtiment de soutien logistique pour dragueurs comme le « ZINNIA ». 
Le « KAMINA » et le « DE BROUWER » sont vendus. 
Au Groupement Logistique, on installe une machine comptable électronique qui est un premier pas vers une automatisation plus poussée de la comptabilité et une introduction des techniques modernes d’informatique dans les méthodes de gestion de la marine. 
1969 :
La Force Navale met 31 navires de mer en service actif. 
La « GODETIA » sort de reconversion et relève le « ZINNIA » à la garde des pêcheries en mer du Nord. 
Le « ZINNIA » entreprend avec 3 dragueurs MSO, le « BREYDEL », le « TRUFAUT » et le « VAN HAVERBEKE » une croisière de dragage d’endurance transatlantique qui les mène aux Antilles. Les dragueurs participent à 3 manœuvres OTAN. — Razor Sharp, Passex et Grey Sextet et a la revue navale du 20e anniversaire de I'OTAN. 
Le « ZENOBE GRAMME » fait 2 croisières-écoles et 1 campagne océanographique en Méditerranée. 
Le « VEURNE » sort de reconversion et opère comme chasseur de mines. 
Le « VERVIERS » va subir les mêmes transformations. 
Le « LECOINTE » et le « DEMOOR » quittent le service. 
Les bâtiments de la Force Navale effectuent 48 sorties au profit de la recherche scientifique menée par les universités de Belgique, et opèrent 25 interventions antipollution au large des côtes. 
Le groupe des plongeurs-démineurs enlève 31 000 kg d’explosifs. 
Un grave accident endeuille la F.N. : 7 démineurs perdent la vie par l’explosion d’un des engins a Oostduinkerque. 
La division des dragueurs de petit fond est transférée à Nieuwpoort d’où 15 dragueurs en cocon sont rétrocédés aux USA. 
Le fort de Liefkenshoek a cessé d’être occupé par la Force Navale ; le poste de signalisation est installé dans la tour de pilotage de l’écluse de Zandvliet. 
Le Noyau mobilisateur 1Z est intégré aux grands commandements. 
Les dépôts de réserve sont supprimés et deviennent Bases navales, de même que CEDRA. Ces modifications ont pour but de rendre l’organisation de la Force Navale aussi semblable que possible, en temps de paix, qu’en temps de guerre. 
Les ports belges reçoivent la visite de 96 navires de guerre étrangers. 
Eguermin entraine 9 escadrilles étrangères et 5 belges sur son simulateur de dragage. 
La Force Navale donne son patronnage officiel au Corps des Cadets de Marine. 
1970 :
Au 1er janvier, le service militaire a la Force Navale est porté a 15 mois. 
L’entraînement de la Réserve et des élèves de Sainte-Croix exige qu’un plus grand nombre de navires lui soient affectés. 
Une escadrille formée d’un MSO, d’un MSC et d’un MSI est créée à cet effet. 
En outre, on crée la 218e escadrille et on l’affecte à la Réserve volontaire de la Force Navale. 
Le « VERVIERS » subit la même refonte que le « VEURNE ». 
Le « GERLACHE » et le « DEMOOR » sont vendus par les Domaines. 
La flotte en service compte 22 navires. 
Le « ZINNIA » assure la garde-pêche avec 6 campagnes. 
Les « MECHELEN », « ZENOBE GRAMME » et « HERSTAL » participent aux études et aux recherches en rapport avec la pollution des eaux par les hydrocarbures, menées dans un contexte international sous la direction de la Belgique, qui est l’autorité pilote en la matière. 
Les plongeurs-démineurs neutralisent 22,528 kg d’engins explosifs et 3 mines marines et procèdent à des vérifications sur les zones des nouvelles extensions portuaires du port de Zeebrugge. 
(A suivre)
Copyright 2016-2025 - Official Website - Mangelinckx Didier - Loiselet Marie-Line - Swertvaegher Yves